TDAH adulte : et si c’était votre cerveau, pas votre caractère ? Focus sur le diagnostic tardif chez les femmes et les adultes en Suisse
Longtemps réduit à une pathologie infantile, le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est aujourd’hui reconnu comme un trouble neurobiologique persistant, affectant de nombreux adultes. En Suisse, comme ailleurs, de plus en plus de femmes découvrent tardivement qu’elles vivent avec un TDAH, souvent confondu avec une personnalité jugée trop sensible, débordée ou instable. Cet article propose une exploration de ce trouble mal compris, de ses conséquences psychologiques, et des pistes d’accompagnement possibles.
Le TDAH chez l’adulte : un trouble invisible
Contrairement aux idées reçues, le TDAH ne disparaît pas avec l’âge. Chez l’adulte, il se manifeste différemment :
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Difficulté à s’organiser
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Oublis récurrents
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Difficultés de concentration
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Impulsivité (verbale ou comportementale)
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Sensibilité émotionnelle accrue
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Procrastination chronique
Ces manifestations interfèrent avec la vie professionnelle, familiale et sociale. Beaucoup de femmes, en particulier, masquent ces difficultés par une suradaptation. Elles se surchargent, culpabilisent, ou sont taxées d’être “bordéliques”, à fleur de peau, ou instables.
Une découverte parfois tardive
Le TDAH féminin : une découverte souvent tardive
En Suisse romande, les consultations pour un TDAH adulte sont en augmentation. Cependant, la prise en charge reste fragmentée, et le diagnostic souvent tardif, en particulier chez les femmes. Pourquoi ?
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Des symptômes moins visibles : les filles expriment généralement moins d’hyperactivité physique. Leur agitation est souvent interne (ruminations, anxiété).
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Une forte capacité de compensation : beaucoup de femmes “tiennent le coup” grâce à un haut niveau de perfectionnisme ou une anxiété permanente.
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Des diagnostics erronés : on leur parle de dépression, de troubles anxieux, de trouble de la personnalité borderline, sans voir le noyau central neurocognitif.
Une souffrance psychologique trop souvent banalisée
Vivre avec un TDAH non diagnostiqué, c’est avancer avec un moteur défaillant tout en croyant que le problème vient de soi. C’est entendre toute sa vie :
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“Tu devrais faire un effort”
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“Tu pars dans tous les sens”
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“Tu es trop émotive”
Ces remarques, bien que banales, fragilisent l’estime de soi. Les adultes TDAH souffrent souvent d’un sentiment d’échec chronique, d’épuisement, voire de honte de ne pas être “comme tout le monde”.
En Suisse, la culture du “tenir bon” et de la discrétion peut encore accentuer ce refoulement. On consulte tardivement, souvent quand le burn-out est installé ou que les liens familiaux s’effilochent.
Le parcours de diagnostic en Suisse
Il existe des spécialistes formés au diagnostic du TDAH adulte, mais le parcours peut être long. Il faut souvent :
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Un entretien approfondi avec un psychiatre ou neuropsychologue
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Des bilans cognitifs
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Parfois un suivi pluridisciplinaire (psy, médecin, coach)
Certaines assurances suisses remboursent une partie des coûts, mais pas toujours l’ensemble. Il est donc essentiel de se renseigner auprès de son assurance maladie.
En conclusion : voir au-delà du trouble
Le TDAH est une différence neurologique, pas une déficience. Avec les bons repères, une écoute adaptée, des outils concrets et une équipe bienveillante autour de lui, l’enfant peut s’épanouir, apprendre autrement et développer ses talents uniques.
Accompagner un enfant TDAH, c’est avant tout lui offrir un regard qui valorise ses forces : sa créativité, sa vivacité, sa curiosité, son intuition… Et lui rappeler que ce n’est pas parce qu’il pense différemment qu’il est en faute : il a simplement besoin d’un cadre qui respecte sa façon d’être au monde.
Un accompagnement adapté : entre reconnaissance et stratégies
La bonne nouvelle ? Il existe des solutions. Un diagnostic posé est déjà un soulagement immense. Il permet de sortir du jugement de soi et d’adopter une approche plus douce, stratégique et personnalisée. Parmi les pistes :
- Thérapies cognitives et comportementales (TCC)
- Psychoéducation : comprendre le fonctionnement du cerveau TDAH
- Coaching spécialisé : pour aider à structurer le quotidien
- Traitement médicamenteux (méthylphénidate notamment), si besoin, délivré par un medeçin
- Groupes de parole ou ateliers de soutien
TDAH, genre et société : un enjeu de reconnaissance
Le TDAH adulte pose aussi des questions sociales. Les femmes suisses sont nombreuses à travailler, à gérer un foyer, à s’occuper des enfants, parfois seules. La charge mentale est énorme. Lorsque le cerveau est atypique, cela devient un facteur de souffrance majeur.
Reconnaitre le TDAH, c’est sortiUn accompagnement adapté : entre reconnaissance et stratégies
La bonne nouvelle ? Il existe des solutions. Un diagnostic posé est déjà un soulagement immense. Il permet de sortir du jugement de soi et d’adopter une approche plus douce, stratégique et personnalisée. Parmi les pistes :
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Thérapies cognitives et comportementales (TCC)
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Psychoéducation : comprendre le fonctionnement du cerveau TDAH
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Coaching spécialisé : pour aider à structurer le quotidien
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Traitement médicamenteux (méthylphénidate notamment), si besoin
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Groupes de parole ou ateliers de soutien
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« Ce n’est pas vous. C’est votre cerveau. Et il existe des solutions. »
Le TDAH adulte n’est ni une mode ni une excuse. C’est une réalité neuropsychologique qui mérite d’être détectée, entendue et accompagnée avec justesse.
Pour les femmes, en particulier, il est temps d’ouvrir le champ des possibles : non, vous n’êtes pas trop instable, trop éparpillée ou trop émotive. Peut-être vivez-vous simplement avec un cerveau différent. Et ce cerveau a besoin d’être compris, pas jugé.